Ça y est, c’est dit ! J’assume le gros rocher que je viens de lancer dans la mare.
Le biologique est un gage de qualité et l’assurance d’avoir un aliment (un produit) qui a été cultivé (élaboré) dans le respect de la nature, sans pesticides, sans produits pétroliers ou de synthèse, selon des méthodes saines, … et c’est vraiment super. En augmentant la demande de produits biologiques, il y aura une plus grande offre et, en tant que consommateurs, nous pourrons faire des choix.
Par contre, j’ai quelques minis (gros) problèmes :
- lorsque je vois un fruit étiqueté bio, mais qui vient d’un pays de l’autre côté de l’océan
- lorsque j’achète une crème bio, mais qui contient des émulsifiants (nécessaires pour la tenue de la texture) et des conservateurs (nécessaires, puisque le produit va séjourner quelques temps sur des tablettes)
Photo : MimiK
Lutte intérieure, que penser ?
Les produits biologiques, ils ont tout bon : écologiquement, socialement. La culture biologique a permis à de petits agriculteurs de se démarquer de la production de masse. Ils exploitent une niche extraordinaire, pour notre bien et celui de nos écosystèmes. Nous sommes demandeurs, nous les aimons, nous les souhaitons, nous les encourageons et nous sommes prêts à payer plus cher pour. Le label bio vient répondre à des convictions auxquelles nous croyons.
Avec le bio, nous voyons les bénéfices sur notre santé et sur notre planète.
D’un autre côté, les multi nationales, à coup de marketing, ont sauté sur l’occasion pour rajouter un label à leurs produits et boosters leurs ventes. Ils savent jouer sur notre corde sensible. Les épiceries ont aussi répondu positivement à la demande. Les espaces réservés aux produits biologiques ont pris une plus grande place. Le choix augmente et c’est ce que nous voulions.
Toutefois, quel choix ? Lorsque des produits manufacturés biologiques viennent d’Europe, les fruits et légumes d’Afrique : tout devient confus dans ma tête. À côté j’ai l’option d’un produit québécois (local), mais non biologique. Comprenez-vous mon malaise ? Sans le vouloir, sommes nous en train de tuer le bio ?
Ce que pense l’écolo imparfaite que je suis
Arrg, dilemme ! Faire l’épicerie c’est voter. Aujourd’hui, je n’ai pas les moyens d’acheter 100% bio. Je fais le choix d’acheter local, dès que c’est possible et bio pour des produits choisis, le tout en fonction de mon budget. C’est un compromis qui se défend. J’apprécie si le produit vient sans emballage. Si le produit est emballé, pourquoi ne pas pousser la réflexion plus loin. Avec un emballage qui se recycle, c’est un moindre mal. Non ? Le must serait d’avoir du local et biologique, à condition d’un coût raisonnable (c’est là que le bât blesse). Rien n’est parfait…
Du côté des fruits et légumes, ce qui est encore plus imparfait, c’est qu’en hiver, se retrouver devant les étales est trop souvent accompagné de longs soupirs.
Les personnes mieux organisées s’en sortirons avec leurs fruits congelés et leurs conserves de la belle saison.
Parlons de la belle saison. L’été, plus d’excuse, fini morosité, que de la couleur et du goût. Si le rayon de légumes bio a la part belle, allez voir du côté des produits locaux de votre marché. Plusieurs petites entreprises n’ont pas la certification biologique, car trop petites ou en raison du cahier des charges trop strict ou tout simplement pour une raison financières, pourtant, elles n’ont rien à envier au bio.
Faites leur connaissance, plusieurs sont des entreprises de proximité, qui appliquent de l’agriculture raisonnée ou la permaculture. Avec le temps, la fidélité permet de créer un lien de confiance. Savoir d’où proviennent vos produits, que demander de mieux !
Ainsi, oui pour le bio, mais…
Choisir le local c’est aussi :
- encourager une petite compagnie de chez vous et faire vivre l’économie de votre région
- avoir des produits qui n’ont pas parcouru des km
- avoir des produits qui vous parviennent plus rapidement
- les produits cultivés ou élaborés selon des méthodes saines n’ont pas besoins d’être biologiques pour être savoureux et responsables
Le parallèle avec les produits en vrac
Depuis quelques années, le zéro déchet a la cote. Ce mode de vie, de plus en plus populaire, privilégie le fait maison et l’achat en vrac.
Toutefois, je pense, qu’il est plus sensé d’acheter un produits local, même emballé, plutôt que son équivalent en vrac qui provient de loin (trop loin).
Au final, je ne vous dit pas de ne plus consommer de produits biologiques pour uniquement du vrac, au contraire. Choisissez en ayant à l’esprit qu’il existe des alternatives locales (même emballées) toutes autant envieuses.
Donc voilà, je ne suis pas 100% bio. Je suis bio, local, sans déchet, vrac, mais surtout je suis raisonnée !
Et vous ?
Bonjour Mimi,
Je te rejoins sur le bio : quand celui-ci parcours des milier de kms cela me dérange. Les parcelles de culture bio au milieu d’autres traitées … est-ce bien bio ? Je suis un fervent consommateur de produits locaux, de saison et de culture raisonnée. C’est le meilleur compromis que j’ai trouvé. Du printemps à l’automne cela est possible de s’approvionner en fruits et légumes locaux. Le pb se pose l’hiver. Dans la région où je vis encore actuellement il y a des légumes et des fruits locaux toute l’année. Je pense à la saison hivernale à Montréal… Il doit y avoir des solutions comme congeler les légumes d’été ou faire ses conserves mais je n’en suis pas encore la. À suivre …
Bonjour,
En effet, l’hiver c’est ce que j’appelle « la traversée du désert » … Certains fermiers de familles proposent encore des paniers bio, les fermes Lufa ont un beau contenu aussi (mais le prix parfois est rebutant…)
Sinon, il reste les produits de l’Ontario, voire ceux des États Unis. Il ne faut pas virer fous non plus, ni se sentir mal face à sa consommation. Restons réalistes et agissons en fonction de notre réalité personnelle. La perfection n’existe pas, donc ne nous mettons pas de pression.
Tu as raison et j’aurais peut être parfois tendance à tendre à la perfection. Il y a des compromis à trouver et puis le porte monnaie guide bien entendu les choix. Comme pour le zéro déchet : un geste à la fois… Merci Mimi pour ta modération ?
Pour prendre le sujet dans un autre sens : félicite-toi pour ce que tu fais aujourd’hui (peut-être que tu l’oublies mais c’est déjà beaucoup) et ne te blâme pas pour ce que tu ne fais pas ! Bon courage