Étant donné notre société de consommation actuelle, certains pensent qu’avoir un mode de vie zéro déchet n’est pas possible. Pourtant, nous sommes de plus en plus nombreux à l’avoir intégré à notre quotidien. Effectuer un virage zéro déchet implique : repenser sa façon de consommer, d’acheter, de se déplacer, de se divertir, d’organiser sa maison… bref, repenser sa vie… À mon sens pour le mieux 😉
Le début de ma petite histoire
Un jour, le grand Chef et la petite Mimi ont acheté un triplex. *méga engagement*
Nous avons habité l’appartement du milieu, pendant que nous détruisions (to ashes) et reconstruisions (from scratch) l’appartement du rez-de-chaussée. C’était notre petit (gros) projet en auto-construction, qui a accaparé nos soirées et fins de semaines. Remarque, ça avait l’avantage qu’on ne se posait pas la question « Qu’est-ce qu’on fait ce soir ? ».
Pour un projet si central et si important, pour lequel nous mettions tant d’énergie et de temps, il fallait avoir une stratégie. Un plan pour ne pas que le bazar, qui nous suivait depuis plusieurs déménagements, se retrouve dans ce nouveau havre de paix. Et c’est là, qu’un livre a changé toute ma façon de faire et de penser.
En juillet 2014, j’ai découvert le livre « Zéro déchet – L’histoire incroyable d’une famille qui a réussi a limiter ses déchets à moins de 1 kg par an » par Bea Johnson. Le titre dit tout.
Photo : www.zerowastehome.com
En ce qui concerne l’auteure, elle est française, vit aux États Unis, avec son mari, ses deux enfants et leur petit chien. Elle est à l’origine d’une mouvance écolo extraordinaire. Elle contamine de plus en plus d’amoureux de la consommation raisonnée, du désencombrement, d’un quotidien plus vert avec moins de gaspillage. Je fais partie du lot.
Les principes de base du Zéro Déchet
Pour tout objet, achat, possession voici les 5 principes, autours de 5 questions, à appliquer, toujours dans le même ordre : refuser, réduire, réutiliser, recycler et composter. À chacun de prendre ces principes et de se les approprier selon ses aspirations.
1- Refuser, ce dont nous n’avons pas besoin
- les dépliants publicitaires. Débutons par la boîte aux lettres : en apposant un pictogramme, ou la mention « pas de circulaire ». Dans la rue : refuser les tracts distribués et ceux dans les présentoirs. Dans les salons/expositions : refuser les cartes d’affaires, les dépliants, les articles promotionnels. Faites une photo du nom de la compagnie pour ensuite consulter son site web.
- les objets gratuits remis contre un achat ou un don. Faire un don pour une cause, qui nous tient à cœur, c’est super. Mais qui a besoin de 10 porte-clés ou d’un bracelet en plastique ?
- les échantillons. Il y a peu de raison de les accepter, à moins qu’il s’agisse d’un produit que l’on consomme déjà ou d’un autre qu’on meurt d’envie d’essayer depuis tellement longtemps. Pensez qu’il s’agit d’une stratégie marketing, les compagnies cherchent généralement à flatter le client.
- les sacs réutilisables. À moins d’en avoir aucun chez soi. Aujourd’hui, presque tout commerce propose un sac gratuit et réutilisable. Or, nous croulons littéralement sous les sacs. Faire l’essai de tous les rassembler, permet de se rendre compte que beaucoup ne sont tout simplement pas nécessaires.
2- Réduire, ce que nous ne pouvons refuser
Réduire, c’est la base.
- acheter moins, mais d’acheter mieux. En somme, c’est préférer la qualité plutôt que la quantité
- désencombrer l’espace. Quels sont les objets en double dans la maison ? Est-ce nécessaire d’en avoir plusieurs ? Cet objet est-il vraiment indispensable ? Existe-t-il une alternative à cet objet encombrant et trop peu souvent utilisé? Il faut se discipliner et arrêter de se dire « je le garde au cas où ».
- rester à distance du suremballage
3- Réutiliser, ce que nous consommons, mais ne pouvons refuser, ni réduire
Ce principe impose un peu d’imagination.
- trouver une seconde vie à un objet, en le transformant, en le détournant de sa fonction initiale
- remplacer un objet à usage unique par une version réutilisable. Une éponge, qui finira par être jetée, peut être remplacée par un ligne. Une fois sale, il sera mis en machine, lavé puis réutilisé
- partager ou louer. En empruntant à un ami, un voisin, un membre de sa famille, évite des achats inutiles et encombrants
- donner ou vendre ce qui n’est plus utilisé
- réparer avant de racheter
4- Recycler, ce que nous ne pouvons ni refuser, ni réduire, ni réutiliser
En passant par les trois étapes précédentes, qui je l’admets requièrent une certaine discipline et une réelle volonté d’agir, il ne devrait plus rester tant de choses à recycler.
- s’informer sur les règles mises en place dans sa municipalité
- effectuer le tri. Au besoin identifier un espace avec des bacs différents, selon ce qui est possible dans sa ville. Les piles usagées se retrouvent dans une jolie boîte, pas obligé que se soit laid le recyclage. Une fois pleine on dépose son contenu là où accepté
- s’organiser pour remiser les produits dangereux ou encombrants. Leur date de ramassage varie d’une ville à l’autre. S’il n’y a pas de ramassage, rendez-vous dans à votre centre de tri le plus proche. S’y renseigner des mesures existantes pour s’en départir
Beaucoup de personnes pensent qu’elles sont écolos parce qu’elles recyclent. Tout d’abord, le recyclage a un coût. Il nécessite des infrastructures, des traitements pas toujours « verts », de la manutention. Puis, le transport lié aux activités de recyclage ne sont pas insignifiants. Il ne faudrait pas voir le recyclage comme LA solution. Attention, je n’ai jamais dit « arrêtez de recycler ». Enfin, repensons le cycle de vie d’un objet avant de l’acheter et questionnons-nous sur ce qu’il adviendra de lui, une fois sa vie utile achevée.
Note pour les lecteurs de ma petite île : Il me semble qu’il n’y ait pas vraiment de structure qui recycle les produits dangereux, ni même les certains matériaux de base. Ils se retrouveront, malheureusement, dans un site d’enfouissement. Dans la mesure du possible, envisager la réduction à la source. Je sais qu’il faudra attendre une véritable volonté politique pour que les choses changent. Mais je suis convaincue, que les petits gestes que vous faites mèneront loin.
5- Composter tout le reste
Le sujet du compostage est vaste.
Définition rapide : composter permet de valoriser les matières organiques en les transformant en terreau.
Avant de se lancer dans l’aventure, plusieurs critères sont à prendre en compte et ils dicteront vos choix et façons de faire.
Le scénario idéal, c’est lorsque votre municipalité propose le ramassage des déchets organiques. Vous n’avez qu’à suivre les règles de votre ville, remplir votre contenant et laisser la dynamique municipale opérer votre bac de déchets.
J’ai littéralement dansé sur le trottoir, le jour où j’ai découvert le bac de compostage que l’arrondissement avait laissé devant ma porte. Yeah! Je pense que je devais être la seule, assez timbrée, pour m’extasier devant un bac !
Par contre, là où l’affaire se corse, c’est s’il n’y a pas de service de collecte.
J’ai habité 6 ans en appartement, en location, tout en faisant du vermicompost. Aujourd’hui encore, je suis toujours une adepte, à la difference que j’ai pu adapter mon espace. Je sais, tout le monde n’est pas fan de ces petits « animaux de compagnie ».
Je veux juste dire que l’excuse « J’habite en collocation, dans un appartement, sans balcon, en plein centre ville » ne tient pas la route. En passant, je déteste faire du jardin et pourtant composter est un must do et c’est non négociable. Par contre, j’adore récolter les tomates du jardin. Merci au Chef qui lui adore avoir les mains dans la terre.
La toile regorge d’articles, de DIY, de méthodes pour intégrer le compostage à votre quotidien. Il serait dommage de passer à coté et de ne pas le faire. N’hésitez plus : compostez !!!!
Photo : MimiK
La suite de ma petite histoire
En juillet 2014, je lisais le livre de Bea Johnson qui allait changer toute l’organisation de ma vie petite bien tranquille.
Par la suite, le 05 Mars 2015, nous (le Chef et petite Mimi) emménageons dans notre nouvel appartement, yippy! Certains diront qu’il est vide et sans décoration. Je réponds qu’il est épuré et que chaque objet a sa place.
Tout ce qui entre est analysé et trouve un endroit pour être rangé (à l’exception d’une pièce-tampon, un vrai capharnaüm, qui prouve que nous sommes normaux et imparfaits). Pour placer le tout dans la continuité et la durabilité, je me suis montée une routine de nettoyage et de rangement.
La mesure des changements, je l’évalue, semaines après semaines, avec le contenu de ma poubelle. Qu’est-ce qui s’y retrouve ? Que puis-je faire pour éviter ce déchet ou celui-là ? Parmi mes solutions : m’en passer, trouver un substitut zéro déchet, faire le plus de choses moi-même, acheter en vrac/sans emballage. Mais au final : d’acheter moins et mieux.
En Août 2015, je pèse pour la première fois le sac que je dépose, chaque mardi matin, sur le bord du trottoir, il pèse 130 grammes. Je suis fière de nous.
Enfin, en Avril 2016 (début de blogue), le log de mes pesées, indique que la poubelle la plus lourde affichait 210 grammes et qu’à plusieurs reprises aucun sac n’a fini sur le bord du trottoir. Petite danse de la victoire !
Le mot de la fin
Ce qu’il va se passer par la suite ? Je suis une écolo imparfaite, mais fière de mes petites victoires. Ici, je souhaite parler de ces petits gestes qui, un à la fois, même les plus petits, peuvent faire une différence. Mon but : en faire en faire la preuve par l’exemple.
Avoir un mode de vie respectueux de soi, des autres et de sa planète : nous pouvons tous y contribuer.
Maintenant, que vous m’avez suivie jusqu’ici, il serait dommage de se perdre vue ! Restez informés ou partagez cet article.
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Merci Mimi ! Je n’ai pas encore eu le courage de lire Zéro déchet jusqu’au bout. Mais tes démarches et ta volonté me motivent à suivre ton exemple. Ce n’est pas toujours facile. Mais depuis notre séjour au Québec, je refuse le plus souvent possible les sacs dans les magasins. Le compostage, l’énergie photovoltaïque, l’économie d’eau, on fait des efforts. Le zéro déchet, on en est loin, mais on va au moins lancer la réflexion dans notre foyer.
Petit à petit, à son rythme. C’est ainsi qu’une nouvelle habitude devient durable. Tous vos d’efforts et votre démarche font de vous un exemple pour les autres. Bravo.
Trier, recycler, limiter les emballages sont les premiers pas dans la réduction des déchets. Je te rejoins en ce qui concerne le « ai-je besoin de ceci ou cela ? » On est surpris de constater combien l’accumulation de choses inutiles diminue autour de nous. Feng Shui… Je n’ai pas lu le livre de Bea dont tu parles mais une introduction au Feng Shui et cela reviens à limiter l’inutile autour de soi. Espaces aérés, dégagés. Laisser l’espace entrer dans notre intérieur. Pour l’alimentation c’est la même chose. Je n’ai pas d’épicerie « en vrac » près chez moi mais j’ai découvert cela en Italie et j’adore. Merci pour tous ces exemples Mimi
« Laisser l’espace entrer dans notre intérieur » j’adore l’image ! Je suis contente de savoir que toi aussi tu es préoccupé par une consommation plus responsable, plus réfléchie.
Un geste à la fois, chacun selon sa mesure. Contente te lire tes commentaires. Merci !
Je relis tes textes et pense à ce que fais aujourd’hui et surtout à ce que je pourrais encore faire pour être plus eco responsable… Je suis à tournant de mon existence où je vais changer radicalement de vie très prochainement. Je vais adopter de nouvelles habitudes et tes exemples sont simples et faciles à mettre en œuvre. Je pense que j’aurais des conseils à te demander prochainement. A plusieurs il y a une émulation qui rend la démarche plus facile. A bientôt !
Bonjour JeanMi
Je suis convaincue que l’action individuelle apporte au niveau collectif. Mais mieux que cela, l’effet d’un groupe a toujours plus d’impact ! Dans tout changement, que se soit au niveau professionnel, familial, personnel, l’isolement est souvent un frein. Il est facile de se décourager. Je pense que pour tout cheminement, il faut 1) de la motivation 2) un plan 3) du soutien 4) un outil de mesure. Je te souhaite une bonne progression, un geste à la fois, de petits objectifs en petits objectifs !