Pour le mois d’avril, je me suis lancée le défi Un mois sans gluten. Rien de moins!
Soyons honnêtes, on ne se réveille pas un matin avec cette idée. Ça demande un minimum d’organisation, mais aussi (surtout) une grosse motivation.
Mais pourquoi ?!
L’idée me trottait depuis un bon moment à force de lectures, de discussions à droite et à gauche et aussi du fait qu’une ancienne de mes collègues était atteinte de la maladie cœliaque.
J’ai, à une époque, souffert d’inconfort digestif. Problème résolu en arrêtant les aliments transformés et en prenant le contrôle de ce qui se retrouvait dans mon assiette. Mais le gluten dans tout ça ? J’ai des maux de têtes assez intenses, récurrents, inexpliqués ou à l’effort. J’ai lu que le gluten pourrait en être une cause. Je n’ai rien à perdre, au mieux j’ai vais avoir trouvé quelque chose, au pire je pourrais dire que je l’ai fait et que j’aurai exploré cette avenue. On peut penser qu’il s’agit d’un phénomène de mode. Suivre un tel régime n’est pas forcément justifié puisque seulement une minorité de la population est touchée.
Pour ces intolérants, c’est le défi de toute une vie. Je ne rentrerai pas dans les détails des définitions, des chiffres, des traitements, etc. la toile regorge d’articles à ce propos. Par contre, un commentaire revient régulièrement : c’est un changement difficile et très frustrant au début … Comme dans tout changement, le corps doit s’adapter. Il a la fâcheuse tendance à crier au scandale dès qu’il est sorti de sa routine.
Alors, je me suis posée une question : « Est-ce possible de faire un virage sans gluten, sans que ça soit douloureux ? » Pour au moins un mois, je suis convaincue que réponse est OUI. Pour toute une vie, il faut se commettre d’avantage. Quoiqu’il en soit mieux vaut être préparée. Pas juste au niveau de la logistique (trouver les produits, les substitutions, faire le tri des placards et du frigo) mais aussi mentalement. Il faut idéalement pouvoir viser le long terme pas juste trois jours.
Les étapes que j’ai suivies pour que ça se fasse le plus en « douceur »
Le gluten se retrouve partout, ça on le sait déjà. Lorsqu’on part de zéro c’est tout un monde, toute une vague, tout un mur, une montagne à gravir. Avant de s’y lancer, je pense qu’il est préférable de passer à travers quelques étapes intermédiaires.
Étape 1 : la prise de conscience
Analyser de quoi est composée notre alimentation quotidienne. Mettre en avant les produits consommés pour se réconforter, ceux qui sont en surplus de la quantité nécessaire au bon fonctionnement de notre organisme. Pas de honte, il faut être honnête avec soi-même et les mettre bien en évidence. Tu sais la barre de chocolat prise en après midi, juste parce que c’est bon pour le moral, ou cette part de dessert qu’on prend quand même par ce qu’il y a du dessert alors qu’on a plus faim.
Prendre consciences des aliments transformés qu’on consomme. Ceux qui nous font gagner du temps parce que déjà prêts à l’emploi. Cette sauce achetée au commerce qui mise avec une protéine quelques légumes nous fait un repas ready-to-eat en quelques minutes. Ces céréales qu’on adore mais qui sont vraiment trop sucrées et pas assez nutritives.
Jusque là, on a déjà deux listes sous les yeux, qui pourront devenir la liste des aliments à diminuer, à réserver pour les occasions spéciales, pour se faire plaisir de temps en temps (pour éviter la frustration et l’abandon). Avec le temps certains finiront même par disparaître de la liste.
Troisième prise de conscience : est-ce qu’on mange les bonnes quantités, je veux dire en terme de nombre de fruits et légumes, de protéines, de féculents… Selon moi, le Guide Alimentaire Canadien est un bon point de comparaison. Mais il ne faut pas se contenter de se dire « c’est bon je mange ce qu’il faut dans chaque catégorie ». Explication : en ce qui me concerne, je remplissais haut la main la quantité de fruits et légumes, par contre je pouvais manger 10 fruits pour seulement 2 portions de légumes dans une journée. C’est dans ce sens qu’il faut analyser nos repas. Puis surtout, prendre conscience de ce qu’il nous manque. Dans mon cas, les produits laitiers (ou substituts) ne faisaient pas partie de mon alimentation. Conséquence, hormis dans les légumes et les légumineuses je ne sais pas trop où était puisé mon calcium.
Juste avec ces trois listes, les changements à envisager peuvent être un beau défi de quelques semaines, d’un mois, d’un an, de toute une vie 😉 et les résultats sur votre santé vont être considérables.
Étape 2 : Lire les étiquettes
C’est de base, mais on a tendance à l’oublier. Combien d’items achetons-nous par habitude sans jamais lire les étiquettes. Pire, que dire de la boite de céréales, dont on lit tous les côtés chaque matin, en prenant notre déjeuner, sans trop se poser de question ? On le fait par habitude, on lit sans lire. Quelqu’un se reconnaît ?
J’encourage tout le monde a sortir toutes ses boîtes du garde-manger, on envahit le comptoir, on lit et on trie.
Premièrement, tout ce qui contient des gras trans, hydrogénés, de l’huile de palme (et tous ces dérivés, en raison de l’impact sur la santé et environnemental) est à bannir. Oui, cash de même, ou il faut les remplacer par des choix plus judicieux. Personnellement, mon deuil du Nutella n’a pas été sans douleur, je criais à l’hérésie.
Deuxièmement, identifier les aliments/produits avec trop de sucre ou trop de sel. Exit les conserves de tomates et compagnie.
Donc, évaluez votre nouvelle liste avec les aliments à exclure, ceux dont la consommation devrait être limitée. Idéalement, il faudrait trouver des substituts ou des versions moins salées ou moins sucrées. Parcourez votre épicerie, pour la majorité ils existent, sans pour autant coûter plus cher.
Étape 3 : Faire la cuisine
Les changements des deux premières étapes conduisent à une modification logistique, dans notre façon d’effectuer l’épicerie et dans le choix de nos aliments.
L’idée est tout ce qui entre dans la cuisine doit être réfléchi.
Suivre les deux premières étapes conduisent inévitablement à la troisième : préparer soi-même ses repas. Donc, à vos les recettes en ligne, dans les livres et à échanger entre amis.
Impossible d’avoir le contrôle sur les plats achetés dans le commerce, à emporter ou au restaurant. Nous n’avons pas plus de contrôle sur les repas pris lors des invitations. Lorsqu’on fait un achat, il y a toujours un choix possible de notre part, Chez les autres, c’est au cas par cas.
Il faut y aller avec notre jugement. Je pense toutefois, que quelques écarts, de temps en temps, ne sont pas un problème. Je suis convaincue qu’il faut avoir un équilibre social. Si notre mode vie alimentaire ne nous permet pas d’avoir des activités en dehors de la maison, nous avons un problème. On risque le découragement et l’abandon. Il faut être raisonné, accepter de faire un écart, en autant qu’il est plaisant et qu’il ne se répète pas tous les jours. En gros, il ne faut pas être trop stricte ou trop rude avec nous-mêmes. Soyons lucides sur les quantités et la récurrence.
Et le défi sans gluten dans tout ça ?
En toute honnêteté, en ayant un mode de vie inspirée des étapes précédentes, il ne restera plus beaucoup d’aliments dont la composition n’aura pas été analysées. En ce qui me concerne, se sont les étapes de départ que j’ai suivies vers une alimentation saine. Je ne parle pas du bio, végé ou de l’achat local, puisque se sont des sujets clés de ce blog.
Faire le virage sans gluten, revient à mettre en place une dernière liste. Vous l’aurez deviné : faire la liste des aliments contenant du gluten. À chacun d’eux, il faut faire l’exercice d’y associer un substitut. S’il n’en existe pas, peut être qu’il faut prévoir s’en passer, au moins pour la durée du défi. Manger sans gluten n’est pas synonyme d’écarter totalement les féculents.Plusieurs marques de pâtes sont maintenant vendues en épicerie. Une diversité de pains commence à être plus disponible. Par exemple, Première Moisson a emboîté le pas avec un pain sans gluten, dont le prix est comparable à un autre pain multi grains. Bonjour riz, quinoa, millet et sarrasin.
Il est vrai que les aliments identifiés sans gluten, sont souvent plus chers. Pour s’en sauver, il faudrait les limiter. Plutôt que de manger des pâtes à chaque repas, choisir du riz, des pommes de terre, les produits au maïs, plus de légumes …
Photo : jecuisinesansgluten.com
Si vous m’avez lu jusqu’ici, je suis impressionnée, car je me rencontre que mon article est plus long que je l’avais planifié. J’espère ne pas vous avoir découragée.
Dans un prochain billet, je parlerai de la première journée de mon défi sans gluten et de ce qui se trouve dans mon assiette, les vraies affaires quoi !
Le sujet vous intéresse ? Soyez informés des prochaines publications, recevez des astuces santé et écolo : [mc4wp_form id= »357″]