Il y a un mois, le 1er Avril, je démarrais un défi de 30 jours sans gluten, c’est l’heure du bilan. Voici ce que je retire de ces quatre dernières semaines.
Tout a commencé avec un tri
J’ai sorti tout ce que j’avais dans mon garde-manger. Un gros bazar dans ma cuisine plus tard, et me voilà avec d’un côté ce qui est sans gluten et de l’autre ce qui ne l’est pas. Sans surprise, farines, avoine, biscuits et céréales sont du côté « obscure ». Mais pas seulement, il y a la sauce soya, les sauces de base de la cuisine asiatique, le miso, mon golden bunny de pâques, quelques mélanges d’épices…
Puis, a suivi la réflexion. De quels aliments je pouvais me passer ? Les premiers à être mis de côté ont été les pâtes et le pain. N’étant pas une grande amatrice, ce n’était pas trop problématique. Pour le pain, ce n’est pas moi qu’il a fallu convaincre. Le grand chef a l’esprit ouvert et me supporte dans mes aventures. Pour celle-ci, le contrat était qu’il pouvait choisir ce qu’il souhaitait lors de ses repas pris à l’extérieur. C’est ainsi, qu’il a accepté de s’en tenir à des galettes de riz en remplacement du pain. À bien y penser, la majorité des aliments peuvent trouver un substitut sans gluten.
Je me suis surtout approvisionnée avec des céréales et des collations sans gluten, pour ne pas subir la frustration et le sentiment d’être privée.
Au programme, les repas devaient rester proches de l’habitude, avec beaucoup de légumes et comme féculents : pomme de terre, riz. quinoa, sarrasin ou semoule de maïs. Personnellement, je peux manger du riz tous les jours sans me lasser. Mais il faut de la diversité, n’est-ce pas !
Les faits marquants du mois sans gluten
C’est après une bonne dose de réflexion et une préparation logistique, que j’entame la première journée de mon défi.
Les deux premières semaines se sont plutôt bien déroulées. Même avec une bonne motivation, les activités sociales, autours d’un repas, ne manquent pas. Je vous conseille de partager votre projet avec vos amis et famille (ceux que vous voyez souvent, bien entendu). Tous ne comprendront peut être pas votre démarche, mais au moins vous serez moins gênées lors d’un refus de manger tel ou tel plat. Si nous partageons du temps avec eux, ce n’est pas tant pour se remplir le bedon, mais pour passer un bon moment ensemble, à discuter et relaxer. Non ?
La troisième semaine a été la plus difficile, je dirais même que je l’ai trouvée pénible. J’avais un maque de motivation et n’importe quelle excuse était bonne pour dire que j’avais faim. Peut être que c’était juste de l’ennui. J’admets avoir décliné des invitations. C’est une mauvaise idée, l’isolement social n’apporte rien de positif.
Il faut 21 jours pour ancrer une nouvelle habitude. Se donner un mois, c’est avoir une semaine de bonus. C’est juste assez pour passer outre les petites ou grosses frustrations et se rendre compte que ce n’est pas si pire. Au final, en adaptant ses recettes et ses collations il est possible de suivre un rythme sans gluten.
Ce que j’en pense, un mois plus tard
Pour ne pas que ça coûte une fortune, je me suis tournée vers les légumineuses, le riz et les pommes de terre. Acheter les céréales sans gluten (quinoa, sarrasin, sorgho…) en vrac est très économique. Je me suis permis un achat spécial sans gluten par semaine. De cette façon, il passait inaperçu sur la facture d’épicerie. Ainsi, chaque semaine je me suis trouvée : un paquet de pâtes, un dessert de chez Glutino ou un pain savoureux de la boulangerie Cannelle. Leur mélange à gâteau est intéressant, rajoutez-y des fruits secs et le tour est joué, vous avez un dessert rapido presto.
Ce défi m’a fait découvrir une foule d’entreprises d’ici proposant des alternatives sans gluten. Et pour ceux qui sont cœliaques, c’est vraiment une très bonne nouvelle. Leurs produits sont souvent un peu plus chers mais savoir qu’ils existent donne l’occasion de se faire plaisir de temps à autre . Je suis totalement tombée sous le charme de la pâtisserie Petit Lapin. Faites un tour sur le site Montréal sans Gluten, c’est une vraie mine d’or. Je pense qu’il est plus facile de trouver des adresses à Montréal, mais les régions ne sont pas en marge, il y a de plus en plus de choix.
Ce que je retire de ce dernier mois : cuisiner soi-même reste incontournable. On se motive en faisant le plein de bonnes recettes trouvées en ligne.
On replace notre farine dans notre dessert favoris par un mélange 2/3 de poudre d’amande et 1/3 d’une farine autorisée. J’ai fait l’essai de remplacer la même quantité de farine de blé pour une quantité identique de farine de châtaine. Faire du un pour un, n’est pas une bonne idée. C’est comme faire un gâteau avec uniquement de la farine complète, c’est too much. Il est préférable de faire un mélange de farines ou d’alléger l’appareil avec des blancs montés en neige. Je ne peux que vous laisser faire des essais. La bonne nouvelle c’est qu’avant de trouver le bon équilibre, vous aurez beaucoup de desserts qui sentiront la gourmandise dans toute la cuisine…
Après un mois, je suis convaincue que mon système digestif est très satisfait du régime que je lui ai imposé, il semble me remercier. C’est surement le meilleur bénéfice que je retire de cette expérience. Est-ce dû au retrait du gluten ou aux plus grandes quantités de fruits et légumes, que j’ai substituées à une partie des féculents ? Je ne suis pas certaine, mais je suis ravie du résultat.
Je n’ai constaté aucune baisse d’énergie, au contraire, j’ai continué à faire du sport au même rythme.
Fait intéressant, je n’ai pas perdu de poids. Si c’était une solution facile pour y parvenir, selon certains, ça n’a pas fonctionné pour moi. Ce n’était pas non plus mon but. Je pense que pour chacun, améliorer son alimentation, consommer des fruits et légumes, moins de féculents, moins de produits transformés, moins gras, moins de sucre conduit vers une meilleure hygiene de vie. C’est le focus que chacun devrait avoir et non un chiffre sur un pèse personne.
Mes maux de tête dans tout ça. J’admets que leur fréquence et intensité ont été moindre durant ce mois. Effet placébo ? Je ne saurais le dire. J’ai fait le test de prendre un bol de gruau d’avoine un matin, et j’ai eu l’impression que les migraines reprenaient. Coïncidence ? Le lendemain, j’ai repris un déjeuner avec du blé. Croyez-moi ou non, j’aurai dit que ma tête voulait explosée. Est-ce que j’ai trouvé une manière de me sentir mieux ? Définitivement. Est-ce que ça marcherait pour tout le monde ? Aucune idée. À chacun de faire ses propres essais.
Et après?
Maintenant que mes armoires ont subi un ménage positif et que j’ai pris quelques habitudes, j’envisage continuer l’aventure. Je pense continuer une alimentation sans gluten lorsque je suis à la maison et pour les plats que je cuisine. Je me permettrais d’y déroger pour les repas pris à l’extérieur, si aucune alternative ne se présente sur la table. C’est un compromis raisonnable, à condition de ne pas avoir de party tous les deux jours.
Le bilan du Chef
Le Chef, c’est le coq qui partage mes expériences et mon quotidien. Je pense que son avis est intéressant. C’est un gars, il ne cherche pas forcément à comprendre le pourquoi.
Il était plutôt indifférent à l’idée de ne plus manger de gluten durant un mois. Même lorsque je lui ai annoncé qu’il n’y aurait plus de pain tous les jours, ni de pâtes les soirées de paresse intense. Savoir qu’il y avait un début et une fin a surement aidé.
Ce que j’admire chez lui est qu’il sait rester ouvert et accepte de me soutenir. Certaines expériences n’ont pas toujours été un grand succès. Pourtant il a le courage de les poursuivre jusqu’à la fin. La fois où je suis rentrée avec un tube de dentifrice naturel, il a été honnête, il n’a pas approuvé, Néanmoins, il a patienté jusqu’à ce que le tube soit vide. Idem pour le savon de rasage, versus la mousse en bombe, il a fini son savon avant de me demander une autre option. Aujourd’hui, il utilise un savon en crème, qui est pas 100% selon mes critères, mais qui est un bon compromis. Pour tous les changements qu’il opère et accepte, je suis très fière de lui.
Si vous envisagez apporter des modifications à votre mode de vie, pour les inscrire dans la durée, il est important d’avoir le soutient de vos proches. Avoir des encouragements et non du jugement permet de nous monter vers le haut et de mieux affronter le changement, pour viser le long terme.
Je ne pousse personne à prendre un virage sans gluten. Par contre, j’encourage chacun à effectuer des petits changements, un à un, chacun à son rythme, sans jugement et sans stress, vers un mode de vie plus sain, plus respectueux de soi, des autres et de notre planète.
Voilà, le mois d’Avril touche à sa fin. Bonjour mois de Mai, printemps, fleurs, shorts et journées ensoleillées.